• Bon, je me retrouve à faire un article pour un mois de cours alors que je voulais traiter les ce mois en deux articles distincts. Tant pis, encore une fois j'ai été pris par le temps. Je vais donc rentrer dans le vif du sujet, sur ce mois séparé en 2 phases : 15 jours de cours communs et 15 jours de "Fabrique de l'Info".

    I) Techniques d'enquête et d'interview

    Je tenais absolument à écrire quelques lignes sur ces deux sessions que j'ai trouvées non seulement intéressantes mais fondamentales dans l'exercice de notre futur métier. Deux cours d'une semaine chacun à apprendre comment rédiger un synopsis convaincant pour le proposer à un journal et comment (bien) interviewer quelqu'un. 

    Alors que j'étais plutôt sceptique sur la seconde session, celle de l'interview, j'ai vite été convaincu. On nous a donné plein de bons conseils et de pièges à éviter en interview. Les exercices de mise en situation étaient très révélateurs : deux personnes face à la classe, un intervieweur et un interviewé sur un thème choisi par ce dernier et découvert par l'intervieweur quelques secondes avant le début de l'entretien. Le but était de réaliser un entretien non directif, où l'interviewé a une grande liberté et où les questions sont le plus ouvertes possible. Comment gérer les blancs, comment bien écouter la personne en face de soi, comment la laisser parler sans la couper, comment la mettre en confiance ... Tout autant de questions auxquelles cette session a tenté de donner des réponses. J'ai trouvé dommage que ce cours arrive en début de deuxième année, après 2 mois de stage où on a fait des dizaines et des dizaines d'interview. C'est un exercice très dur d'ailleurs dans lequel j'ai parfois du mal à me sentir à l'aise. Je pense vraiment que cette séance est très importante pour mener un bon entretien. Peut-être devrait-il aussi y avoir un cours en M1 sur cela ? Ca serait pas un mal je pense. 

    Le cours de technique d'enquête a vraiment servi à nous apprendre comment rédiger un synopsis d'enquête afin de le vendre comme une pige à un journal. C'est vraiment fondamental car le journalisme free lance peut être une option de carrière pour certains d'entre nous. De plus, présenter un synopsis est quelque chose qui est souvent demandé (il est même demandé lors du concours d'entrée, on voit bien la logique !) et c'est un exercice qu'on réussit rarement. Les conseils prodigués nous aideront pas mal pour plus tard. L'exercice adossé à la session était de réaliser un synopsis et de le présenter au prof. Intéressant car ça nous a permis de remettre un pied dans le style "enquête", un style journalistique qu'on utilise assez peu, surtout en PQR (à tort j'estime). Et cette session ne fut pas inutile pour les semaines qui ont suivies.

    II) Tribunes de la Presse et Fabrique de l'Info

    La transition est toute trouvée pour vous parler de nos deux semaines suivantes rythmées par un projet que l'IJBA réalise depuis 5 ans déjà : La Fabrique de l'Info. Il s'agit d'un travail de critique des médias sur un thème prédéfini. Cette année, le thème s'est trouvé de lui-même puisque se tenait la 3ème édition des Tribunes de la Presse, à côté de l'IJBA. Cette manifestation de 3 jours avait pour thème "Censure, auto-censure et manipulation", thème qui fut transposé à la Fabrique de l'Info. Des journalistes français et étrangers se sont donc retrouvé à Bordeaux pour 3 jours de conférence, le tout parrainé par Le Courrier International, pourtant en grève après un plan social. 

    La Fabrique de l'Info s'est donc déroulé en deux temps : la première semaine, nous avons réalisé des sujets dits "chauds" avec pour base les conférences et ateliers organisés dans le cadre des Tribunes de la Presse. La seconde semaine fut consacrée à un travail d'enquête avec pour thème "Censure, auto-censure et manipulation". La session technique d'enquête nous a donc bien servi sur cette semaine. 

    On peut dire qu'on n'a pas chômé sur ces 2 semaines. Entre le site à créer, les réseaux sociaux à animer, les conférences et ateliers à couvrir pour les sujets chauds ... Il restait plus beaucoup de temps pour travailler une enquête en profondeur. Heureusement, dans la première semaine, nous avons été épaulés par les M1 qui ont eu la charge de la couverture photo de l'événement, ainsi que la réalisation de vidéos. Un bon travail de découverte du matos pour eux, un travail en situation et avec une production au bout vaut mieux que tous les exercices enfermés dans une salle de classe.

    Le résultat final de la Fabrique de l'Info est plus que satisfaisant. Les articles publiés retracent bien les 3 jours de débat et ont donné lieu à des enquêtes très intéressantes. Dommage qu'on ne nous ait pas laissé plus de temps ou de liberté de ton à certains moments dans les enquêtes. J'en dis pas plus et je vous invite à visiter sans plus attendre le site de la Fabrique ==> www.lafabriquedelinfo.fr

    (En haut, on retrouve les enquêtes menées en 2ème semaine. En bas, ce sont les sujets couverts lors des Tribunes de la Presse.) Bonne lecture.

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    Quant à nous, on va entamer les spés dès lundi ! Ca y est ! On se sépare en 3 groupes : TV, radio, presse écrite. Je ferai un point d'ici quelques jours pour vous dire un peu comment ça se passe dans chaque spé. Je peux déjà dire que TV et presse écrite ont déjà pas mal de boulot à venir rapidement ! A suivre !


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  • Comme prévu, j'ai attendu deux petites semaines avant d'écrire ce premier article de l'année. Déjà pour reprendre un peu mes marques à l'école que j'avais quittée en mai dernier juste au retour de Birmingham et pour voir un peu ce qu'on allait faire cette année.

    Après une réunion de rentrée où François Simon et l'équipe pédagogique ont passé en revue l'ensemble du programme de l'année, chaque spécialité a eu droit à sa petite réunion de pré-rentrée. Cette année, comme je l'ai déjà indiqué, chaque étudiant devra choisir une spécialité dans un support sur lequel il travaillera durant toute l'année. Les choix sont donc la presse écrite, la radio et la télévision.
    Chaque spécialité a ses propres caractéristiques et ses propres projets sur lesquels il faudra travailler : les presse écrite vont effectuer deux travaux phares de l'école, à savoir le magazine de quartier et Viso. Il s'agit de deux productions écrites, l'une sur un quartier bordelais (le mag de quartier portera cette année sur le quartier des Chartrons, mais on y reviendra) et l'autre à l'étranger (cette année, Viso sera délocalisé au Portugal). Les spé TV pourront, eux, collaborer à un magazine long intitulé "Avoir 20 ans en temps de crise" (là aussi on y reviendra en temps voulu). Les spé radio, pour leur part, auront la chance de collaborer avec les équipes de France Bleu Gironde chaque jour pendant les elections municipales de 2014. 

    Je ne poursuis pas plus mon propos en ce qui concerne les spécialités pour 2 raisons. La première est que celles-ci ne vont commencer qu'au début du mois prochain, la seconde est qu'en ayant choisi une spécialité parmi les 3 (radio), je ne serai pas légitime pour parler des autres. Je laisserai donc tribune ouverte à ceux qui voudront bien le faire. Bien evidemment, j'essaierai autant que faire se peut d'intégrer le quotidien des 3 spés dans ce blog. La tâche me semble d'ores et déjà ardue quand on voit nos emplois du temps. Il faudra combiner avec nos week end de travail à Sud-Ouest, la réalisation de nos mémoires et la préparation des concours de sortie organisés par certains médias. Mais là encore, on aura bien le temps de revenir sur tous ces points.

    Après un préambule bien plus long que prévu, j'entame sur le bilan des stages et un point de vue un peu plus long sur mon stage.

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    Comme je l'avais espéré, l'IJBA avait organisé un grand debrief (en deux groupes) des différents stages effectués cet été. Plus particulièrement sur le stage long en Presse Quotidienne Régionale (PQR). J'ai été agréablement surpris de constater que la très grande majorité des stages s'étaient bien déroulé. Je m'attendais à plus d'accrocs, tant au niveau de l'adaptation à un territoire, qu'au niveau du type de presse pour lequel on travaille. Il faut bien le dire, la PQR ne fait pas (plus ?) rêver grand monde, notamment dans notre promo.

    Cet état d'esprit a-t-il changé avec le stage ? En majeure partie, non. Pour s'attarder sur mon cas personnel, je dirais que oui. Je ne suis pas entré avec une très belle vision de la PQR et j'en suis ressorti avec l'intime conviction qu'un changement était possible et que toutes les portes nous étaient ouvertes pour le mettre en route. Je vous épargnerai à nouveau le couplet de "la presse est en crise et doit se réinventer" pour me concentrer sur des faits.

    Mon stage d'été s'est déroulé dans une petite locale du Progrès dans la Loire (42). J'ai l'habitude de lire ce quotidien, notamment le dimanche, jour où mes parents l'achètent traditionnellement (une pratique restée courante au vu des chiffres de vente le dimanche). Avec le changement de format (réduction de la taille), le journal a aussi connu un changement éditorial pour plus de clarté et de cohérence. Avant d'y travailler, je n'avais jamais vraiment compris l'articulation de chaque page dans le journal, n'avais jamais prêté attention à tous les articles, les détails ... En bossant 2 mois pour un quotidien, on se l'approprie mieux ... au risque de ne plus voir ce qu'avant on trouvait incohérent en tant que lecteur. Au risque donc de ne plus se demander "que veut le lecteur ?" mais uniquement "comment je mets ça pour que ça m'arrange ?"

    J'ai trouvé ce stage très formateur car il nous met vraiment dans la peau de journalistes titulaires avec les avantages et les contraintes : trouver des idées de sujet, les traiter dans un temps limité, les "vendre" lors d'une conférence de rédaction, les défendre ... On apprend aussi les relations de travail entre journalistes, avec sa hiérarchie ... Ces choses là ne peuvent malheureusement pas s'apprendre à l'école.

    Alors que je ne me voyais pas du tout travailler dans la PQR après l'IJBA, je me suis posé la question après mon stage. Pourquoi pas un jour intégrer un titre de PQR et tenter de faire quelque chose de bien ? Car cette information ultralocale est celle qui est préférée par tout lecteur. La loi de proximité de l'information commande ce réflexe. On est intéressés par ce qui se passe près de chez nous. Le problème est que les journalistes et correspondants locaux se sont enfermés dans un genre d'habitude, de routine, qui paralyse un peu la PQR. Avec l'intention de ne pas bousculer un lectorat établi (et vieillissant disons-le), la PQR n'intéresse plus grand monde. Et cela est visible dans toute la France. Les chiffres de vente en témoignent bien. Les thèmes traités ne changent pas, les angles non plus ... Bref, peut-être qu'une vague de nouveaux journalistes volontaires est nécessaire pour apporter un oeil nouveau sur la PQR et changera cette situation. Il m'est impossible de l'affirmer. Mais je trouve qu'une telle évolution serait souhaitable. Au risque de voir la PQR péricliter et disparaître.

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    J'ai fait bien plus long que ce que j'espérais. Je voulais également parler de mes cours de technique d'interview et d'enquête. Cela donnera lieu à un autre article en milieu de semaine prochaine car je ne veux pas faire un article trop long qui serait illisble (et barbant avouons-le !)


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